dessiné par
Tom Dunn
Le Dinard Golf, bien que situé sur la commune de Saint-Briac-sur-Mer, est né de la volonté d’une petite colonie britannique venue s’installer à Dinard à la fin du XIXe siècle. Ces familles d’anciens officiers de l’armée des Indes ou d’Égypte viennent séjourner sur cette Côte d’Émeraude où elles s’organisent pour pratiquer leurs sports favoris. C’est le début des bains de mer, l’arrivée du chemin de fer et l’engouement pour un nouvel art de vivre. Ils créent alors le premier Tennis Club de France, développent la plaisance avec la voile et se mettent à la recherche d’un terrain pour construire un golf.
Une cinquantaine d’hectares de lande et de dunes face à la mer, entre les genêts et les ajoncs, terrain d’élection de moutons et de quelques vaches, retiennent leur attention. A l’issue de nombreuses négociations et péripéties, l’architecte écossais Tom Dunn construira en 1887 le parcours tant attendu.
Le Dinard Golf à Saint Briac connaît alors une grande notoriété. De nombreux tournois y sont organisés et le Saturday Review de 1890 écrira: « son sol sableux en fait le meilleur parcours de l’époque en France »… Dinard devient le « seaside golf »!
Des personnalités diverses s’y retrouvent et il n’est pas rare de voir sur le même parcours le grand Duc de Russie et l’artisan du village. C’est le sport d’abord dans la tradition britannique, et il en est de même aujourd’hui.
Le parcours, miné pendant la dernière guerre, sera à nouveau ouvert au jeu en 1949. Depuis lors, de nombreux championnats et rencontres sont organisés et nos amis britanniques (des îles anglo-normandes en particulier) sont toujours fidèles.
Enfin, le petit club-house en bois des débuts, reconstruit en 1927 par l’architecte Marcel Oudin, précurseur du béton, abrite des trophées prestigieux (British Amateur, 1er Championnat du Monde féminin, etc.) et réunit toujours dans un même esprit sportif et convivial les membres d’aujourd’hui.
Dessiné par Tom Dunn en 1887, ce golf est le second plus ancien de France après Pau (1856). Il est situé sur la Côte d’Émeraude, au bord de la mer que l’on voit depuis les 18 trous. Ceux-ci portent tous un nom (La Patte de Chien, La Bérésina…). Ce parcours n’est ni long, ni fatiguant. Il peut donc paraître facile, mais le score final rappelle à la réalité. Car s’il n’est pas difficile, il est délicat : sol sablonneux, fairways ondulés, greens petits, surélevés et très rapides, nombreux bunkers, très peu d’arbres, mais beaucoup de genêts et d’ajoncs. Dinard, c’est aussi le vent ! Comme à bicyclette, il est presque toujours de face ou alors de profil et c’est beaucoup plus dur. Il lui arrive aussi d’être très fort et alors il faut garder la balle basse et en avoir plusieurs dans son sac. Mais le vent a d’autres avantages. Il tempère les extrêmes, atténue les fortes chaleurs, adoucit les hivers rigoureux et chasse vers l’intérieur des terres les nuages chargés de pluie.
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